WWE à Québec: la saveur locale l’emporte - TVA Sports

2022-09-02 19:49:44 By : Mr. jeff king

L’art derrière la lutte professionnelle est la capacité à aller chercher une émotion et une réaction chez la personne qui la regarde.  

Que ce soit par une entrevue, une manœuvre athlétique, un geste malveillant, tous les moyens sont bons.  

Et dimanche soir à Québec, c’est en jouant sur la saveur locale que la WWE a su faire réagir, une bonne partie de sa soirée, les 5 602 fans sur place au Centre Vidéotron.  

Premièrement, quelques minutes avec que la cloche du premier combat ne sonne, la WWE avait pris la décision de nous demander, à Kevin Raphaël et à moi, d’accueillir les gens en français. C’est donc après avoir été présenté par l’annonceuse Samantha Irvin que nous avons déambulé sur la rampe, afin de mettre les spectateurs dans la bonne ambiance, et ce, dans la bonne langue.  

J’annonce des combats de lutte depuis plus de 15 ans et j’ai passé à travers des rideaux pour me rendre au ring des centaines de fois au cours des 21 dernières années. Mais la dose d’énergie que plus de 5 500 fans te donnent quand ils te voient, c’est un sentiment assez spécial, un feeling que je n’avais jamais encore expérimenté. J’en parle et j’en ai encore des frissons. 

Arborant nos chandails des Remparts et des Nordiques, sous un tonnerre d’applaudissements, nous avons rappelé à quel point la ville de Québec avait attendu ce moment depuis huit ans, alors que la dernière fois que le cirque de la WWE avait débarqué en ville était en 2014.  

Puis, dans une improvisation mixte qui a pour titre « KR fait un heel turn à Québec », mon cher collègue a demandé à la foule s’ils étaient là pour Sami Zayn, Ronda Rousey...ou Kevin Raphaël! La foule a bien suivi en le huant et c’est alors que Kevin a insulté les gens de Québec à la faveur de sa ville natale, Laval. Je lui ai demandé des excuses aux noms des Québécois, mais sans succès.  

Nous avions maximisé nos quelques minutes.  

Puis, à l’intermission, nous sommes revenus, mais cette fois-ci dans l’arène, ma toute première fois dans celle de la WWE, afin de parler de la marchandise à vendre. Et encore une fois, tel un Robert Gravel, l’improvisation a pris le dessus. Kevin jouait le heel, moi le babyface.   

À un certain moment, Samantha demande à son producteur ce qu’elle doit faire. Et lui de répondre: « Rien. Je ne comprends pas ce qu’ils disent, mais la foule réagit, laisse-les aller! » 

Il avait compris.  

Kevin et moi n’étions pas les deux seuls représentants du Québec.  

Bien entendu, Sami Zayn, fort de sa consécration à Montréal vendredi dernier, y était. La foule lui a réservé une ovation fort méritée. Peut-être pas aussi forte qu’au Centre Bell, mais assez pour que la WWE réalise que Sami est vraiment aimé au Québec et assez pour que Sami lui-même soit vraiment content de son expérience.  

Il a d’ailleurs tenu à remercier les fans après sa victoire face à Madcap Moss, dans la langue de Charlebois, lui qui est plus anglophone que francophone à la base.   

J’ai d’ailleurs vécu moi-même toute une émotion alors que nous nous dirigions vers l’arène tout de suite après son combat afin d’annoncer l’intermission.  

En plein milieu de l’allée, alors que Sami revenait vers le vestiaire, on s’est fait un câlin bien senti. Je lui ai dit à quel point j’étais fier. Il m’a dit à quel point je faisais un bon travail.  

Je connais Sami – Rami, son vrai prénom, pour moi – depuis 20 ans. J’étais là à son deuxième combat. J’ai assisté à la naissance d’El Generico. J’ai voyagé avec lui et Kevin Owens sur la côte est américaine.  

Et jamais dans nos rêves les plus fous, on croyait qu'un jour, un moment comme celui-ci arriverait. Dans tous les cas, certes pas de mon côté.  

Dans l’avant-dernier combat de la soirée, Ricochet affrontait Happy Corbin. À un certain moment dans le match, Yannick « Pee Wee » Tremblay, animateur radio à Radio X et aussi animateur des Capitales de Québec, assis en première rangée, portant fièrement sa chemise de l’équipe de baseball locale, se lève et réagit à ce qui vient de se passer dans le match.  

Puis, sans que l’on comprenne trop pourquoi ou comment, la foule s’est mise à scander « Pee Wee, Pee Wee, Pee Wee! »  

Tremblay joue un peu avec ça, mais sans trop en mettre. Étant lui-même lutteur, il comprenait qu’il n’était pas là pour voler le spectacle aux lutteurs de la WWE. Mais la foule en remet et c’est alors que le tout capte l’attention de Happy Corbin. De son côté, Tremblay se retourne afin de montrer le dos de sa chemise, où le nom Pee Wee y est indiqué, question que les deux gladiateurs comprennent ce que la foule criait.  

Reconnu pour être un excellent heel dans des événements non télévisés comme celui-ci, Corbin décide d’aller confronter Pee Wee et de réagir à cette soudaine popularité.  

Il avait compris.  

Son travail est de se faire détester et tous les moyens sont bons. Il a eu la rapidité d’esprit de réaliser qu’il y avait quelque chose là et que le fait d’interagir avec Pee Wee, même si ce dernier ne faisait pas partie du spectacle, lui donnerait la réaction qu’il souhaitait avoir. Lorsque Ricochet l’a battu avec un Shooting Star Press, la foule a hurlé de joie, comme si ce dernier avait compté un but...assisté de Pee Wee!  

Passons maintenant à la finale, un match sans disqualification entre Drew McIntyre et Sheamus.  

Clairement, le mot s’était passé.  

Juché dans le coin, Sheamus a tout d’abord dit à Pee Wee qu’il pouvait lui embrasser le derrière. Puis, McIntyre est arrivé devant l’animateur, lui demandant de donner un coup d’atémi son adversaire. La foule était conquise.  

Après sa victoire et après avoir dit merci en français, l’Écossais McIntyre est retourné voir Tremblay et lui a demandé de traduire ce qu’il avait à dire, remerciant davantage les amateurs et affirmant que la ville de Québec mérite que la WWE y retourne rapidement.  

Il avait compris.  

Avoir une ressource locale, qui parle une langue qui lui est étrangère, et qui semble avoir la cote du public en plus, c’était un cadeau tombé du ciel pour McIntyre.  

Après le spectacle, à notre sortie du Centre Videotron, je marchais avec le lutteur de la NSPW, Marko Estrada. Ce dernier est sorti des sentiers battus depuis plus d’un an maintenant, étant associé à plein de projets à l’extérieur du monde de la lutte, comme avec Juste pour Rire, Mariana Mazza, Robert Lepage, le cirque et sans oublier, sa présence au podcast numéro un au Québec, Sous Écoute, animé par Mike Ward.  

Et Estrada, qui n’avait pas lutté, qui n’avait pas entendu son nom se faire scander par la foule, ne pouvait faire deux pas sans qu’un fan lui demande une photo. Telle une vedette de la télévision présente à un spectacle de musique.  

C’est pour vous démontrer à quel point il est suivi et que les amateurs de lutte de la région savent qui il est. Non pas juste les fans de la NSPW, mais les fans de lutte point.  

L’art de la lutte professionnelle c’est ça. Ce n’est pas juste une question de victoires et de défaites, c’est de créer une connexion avec les gens. De trouver quoi faire ou quoi dire pour qu’ils réagissent.  

À Québec, dimanche, par l’entremise des Sami Zayn, Pee Wee, Marko Estrada, Kevin Raphaël et moi-même, la saveur locale était au rendez-vous. La WWE a su l’exploiter et c’est pourquoi que, à mon humble avis, la soirée fut un franc succès.  

Voici, tout de même, les résultats de la soirée: 

· Natalya a battu Shotzi   

· Gunther a défait Shinsuke Nakamura  

· Shayna Baszler et Ronda Rousey ont vaincu Liv Morgan et Aliyah 

· Sami Zayn a battu Madcap Moss 

· Angel Garza et Humerto Carrillo ont défait Butch et Ridge Holland  

· Ricochet a vaincu Happy Corbin 

· Drew McIntyre a défait Sheamus  

En terminant, je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont assisté à l’enregistrement de notre podcast dans le hall d’entrée du Centre Vidéotron. Vous avez été quelques centaines, pendant 90 minutes, à nous écouter parler de lutte avec nos différents invités : Pee Wee, Marko Estrada, Loue O’Farrell et Sami Zayn.  

Ce fut un réel succès, une belle réussite. Kevin et moi étions plus que contents du résultat final.  

Merci à nos invités de leur générosité, à toute l’équipe technique, à TVA Sports, QUB Radio et le Centre Vidéotron pour avoir rendu le tout possible et un merci spécial au troisième Anti-Pod, Fred Poirier, sans qui le tout ne serait pas pareil.  

Une expérience à refaire, si possible avant le prochain rendez-vous de la WWE au Québec, soit à la Place Bell de Laval, le 29 décembre prochain. Kevin Raphaël, dans un ring de la WWE, dans sa ville? Personne n’est prêt pour ça!

TVA Sports est devenue la chaîne incontournable pour les amateurs de sports avec une offre de nombreuses propriétés de prestige. TVA Sports est le diffuseur francophone exclusif de la Ligue nationale de hockey (LNH) au Canada jusqu’en 2026 et le diffuseur francophone exclusif du Club de Foot Montréal et diffuseur officiel de la MLS jusqu’en 2022. La chaîne a conclu des ententes avec la WWE pour RAW, la Ligue majeure de baseball (MLB), le football universitaire du RSEQ et du U Sports incluant la Coupe Vanier, le tennis de la WTA, la Coupe Laver, les Lions de Trois-Rivières, Eye of the Tiger Management, la Formule Électrique, les Remparts de Québec, les Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal et le Red Bull Crashed Ice.