Victor Perez : Les clés du retour de la réussite - Fédératio

2022-07-01 18:21:47 By : Ms. Sandy Guo

Victorieux sur le DP World Tour il y a deux semaines et sur le podium la semaine passée, Victor Perez a réémergé au plus haut niveau, après une période creuse. Un succès attribuable en partie à des changements de différentes natures apportés par le Français ces derniers mois.

Une victoire avec la manière au Dutch Open, une troisième place la semaine suivante au Porsche European Open, un billet validé pour l’US Open et l’Open britannique, les deux derniers Majeurs de la saison, et pour couronner le tout une place retrouvée de numéro 1 français : en deux semaines, Victor Perez a réenclenché la marche avant, après une période maussade d’environ un an.

Une période pendant laquelle le Tarbais n’est pas resté gentiment à attendre que ça revienne tout seul. Au contraire. Au cours des derniers mois, que ce soit dans son jeu ou dans son entourage, il a apporté les changements qui lui ont semblé pertinents. Mais sans tout bouleverser non plus.

Dès le mois d’août dernier, Victor Perez, en manque de résultats (quatre cuts manqués lors des Majeurs en 2021), se séparait de son caddie irlandais, JP Fitzgerald. Ce dernier s’était fait un nom en portant, par exemple, le sac de Rory McIlroy pendant 10 ans, de 2008 à 2018. Les résultats de sa collaboration avec Perez s’étaient fait sentir dès le début en 2019, avec la première victoire du Français sur le Tour Européen, au Dunhill Links Championship.

Pour le remplacer, l’actuel 93e joueur mondial s’est tourné vers un tout autre genre de profil : James Erkenbeck, l’un de ses anciens camarades de l’Université du Nouveau-Mexique. Un bon pote qui vient filer un coup de main, alors ? Oui certes, mais pas vraiment au sens où on l'entend. Avant de revêtir la chasuble, l’Américain, professionnel lui aussi, a joué notamment sur le Challenge Tour pendant deux saisons, en 2018 et 2019. Lors de sa première année, il signait par exemple un top 10 au Vaudreuil Golf Challenge. Sur le parcours, en tout cas, la complicité des deux a semblé évidente ces dernières semaines.

Une publication partagée par Victor Perez (@victorperezgolf)

Dans la série des collaborations fructueuses mais qui ont touché à leur fin, Victor Perez s’est séparé de Mike Magher, son coach américain "de toujours", avec qui il avait commencé à travailler à Biarritz, lorsqu’il était encore amateur. Depuis la fin 2020, il s’entraîne en parallèle avec Pete Cowen, qui est, de fait, devenu son coach à plein temps.

Un choix qui, si l’on se place purement du point de vue des statistiques, présente une indiscutable logique. Au sein de l’American Golf Academy, fondée en 1997 à Ilbarritz, Mike Magher a littéralement façonné le swing de Victor Perez. De belle manière, visiblement : le Français est actuellement troisième du classement du DP World Tour pour les greens en régulation, avec 71,48 % de réussite. En comparaison, Rory McIlroy, actuel leader du classement du circuit, est 35e dans cette catégorie, avec 68,99 %. En sachant que le Nord-Irlandais est plutôt réputé pour la qualité de son grand jeu.

Mais, on le sait, la marge de progression restante à Victor Perez se situe essentiellement autour des greens. Le Tarbais est actuellement 179e du DP World Tour dans la catégorie "scrambling", autrement dit la capacité à faire approche-putt, avec 48,7 % de réussite. Le leader de la catégorie, l’Irlandais Shane Lowry, affiche par exemple un taux de 71,01 %. Or donc, le coach anglais Pete Cowen est l’un des spécialistes les plus reconnus du petit jeu dans le haut niveau. « Le fait de s'entraîner avec une telle pointure montre qu'il veut vraiment toucher au plus haut niveau », relevait Thomas Levet en début de saison dernière.

Ce n’est qu’encore plus vrai aujourd’hui. Avec des illustrations saisissantes : lors de sa victoire, il y a deux semaines au Pays-Bas, Victor Perez s’est classé troisième du champ au "strokes gained" autour du green. Une catégorie statistique dont il est 100e sur l’ensemble de la saison.

Impossible ou presque de passer à côté de ces images : la partie la plus fondamentale et la plus spectaculaire du succès de Victor Perez au Dutch Open s’est déroulée sur les greens. Pour rentrer ses innombrables ficelles, notamment le dernier jour, il s’est appuyé sur son bon vieux Ping Sigma 2 ZB, un putter qui trône depuis de longues années dans son sac. Selon son fabriquant, il présente la particularité de favoriser les joueurs avec un mouvement plutôt en arc de cercle.

Un compagnon de longue date donc, mais qui a quand même été faire un bref séjour au garage, au début du printemps. Lors d’une escapade aux États-Unis durant laquelle il a testé beaucoup de matériel, Victor Perez a changé de lame. Certes pas pour jouer avec un modèle radicalement différent, mais quand même. L’essai s’est notamment déroulé lors du Corales Puntacana Championship, tournoi "alternate" du PGA Tour fin mars.

Puis s’est produit ce qui se produit souvent : le nouveau putter n’a pas donné satisfaction, et l’ancien a fait son retour dans le sac. La suite, on la connaît.

Ce changement-là a sans doute moins de poids dans les récentes performances de Victor Perez, tant le Français a su montrer qu’il pouvait être solide et puissant au grand jeu durant toute sa période à mains nues. Mais oui, il a bel et bien rechaussé le gant, d’abord au driving, puis peu à peu sur tous les coups hors du green, y compris ceux n’impliquant pas un plein swing.

Il faut dire que sa main gauche doit être particulièrement sollicitée, lui qui, même s’il joue au golf à droite, est gaucher dans la vie.

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