l'essentiel Il est né à Gourdon, vient d’entrer en première année à Polytechnique et fait partie des retenus par la prestigieuse école pour marcher au pas en ouverture du défilé du 14 juillet. Rencontre avec Anthime.

Anthime ! En voici un prénom peu couru ! "Je n’en ai jamais rencontré d’autres. C’était le prénom de mon arrière-grand-père maternel. Le seul souvenir que j’ai de lui est une photo le présentant en uniforme de soldat lors de la première guerre mondiale". La corrélation est amusante alors qu’il s’apprête à porter le bicorne et la tangente (l’épée) constitutifs du grand uniforme de l’école militaire Polytechnique où il a commencé sa formation d’ingénieur en avril, sur le plateau de Saclay, près de Paris.

Anthime est né à l’hôpital de Gourdon le 29 mai 2002, il tutoie ses vingt ans et son prestigieux succès avec un calme que rien ne semble pouvoir troubler.

Une enfance à Vitrac, entre un père qui travaille dans le bâtiment "tout en exploitant les noyers qui nous viennent de mon grand-père", une mère infirmière et un frère Dorian son aîné de trois ans. À cinq ans, il est sur un terrain de rugby, "on dit que c’est l’école de la vie, contacts, évitements, et une grande mixité sociale et physique. J’y ai appris à grandir". Il continuera à pratiquer le rugby trois fois par semaine à Polytechnique.

Dans ce coin en limite du Lot et de la Dordogne, "j’ai vécu une enfance rurale, j’ai couru, fait du vélo, des balades en forêt, ramassé les champignons, je n’ai que des bons souvenirs" assure Anthime qui semble l’archétype de l’enfant sage – comme il y a celui du gendre idéal. Qu’en pense-t-il ? "j’étais un enfant plutôt discret qui écoutait les consignes" consent-il, "mais faiseur de bonne ambiance avec les copains !".

Pas prédestiné à une si prestigieuse école, il a toutefois été admis dans ces "classes prépas" qui lui semblent un peu loin. Il y accédera au lycée Montaigne à Bordeaux, "il vaut mieux savoir que ça exige une quantité de travail considérable et s’y préparer !"

Le petit Anthime passe le cap et se présente à tous les concours, Centrale, les Mines, mais place Polytechnique en tête de ses objectifs. Essai transformé ; admissible après les écrits, il est admis à l’oral. Le démarrage va un brin le bousculer. L’école cueille ses jeunots au sein d’un camp militaire dans la Creuse, les soumettant à un sacré régime, afin de tester leur capacité d’obéissance aux ordres fussent-ils très matinaux et pas toujours bien compréhensibles. Anthime sort de sa zone de confort admettant avoir été "décontenancé, au début ça a été un peu compliqué pour moi" !

Il choisit de faire son premier stage au sein de la maison d’arrêt d’Aurillac où il donne des cours de maths, français, informatique ou philo à des personnes détenues.

Ces jours-ci, il apprend à marcher au pas et en rangs serrés. On ne peut guère s’autoriser un pas de travers lorsque l’on ouvre le défilé français célébrant la Nation jeudi 14 juillet. Quelque part dans la foule, papa maman, Dorian et ses grands-parents seront là. Sans doute très émus.

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