Nike à la conquête du monde avec la démocratisation du jogging

2022-07-15 18:24:30 By : Ms. Lingzi Yang

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Enquête « La saga Nike » (2/5). Au début des années 1970, le coureur Steve Prefontaine, ambassadeur de la marque, contribue à populariser le running. L’Américain, qui multiplie les records des Etats-Unis, arbore les vêtements de l’entreprise et prend la route des meetings d’athlétisme.

En décembre 1962, lorsqu’il se rend en Nouvelle-Zélande à l’invitation d’un entraîneur ami, Bill Bowerman, coach star de l’université de l’Oregon, n’en croit pas ses yeux. A Auckland, des gens de tous les âges gambadent dans les parcs, à petites foulées. Courir en ville, personne ne fait ça aux Etats-Unis ! C’est ringard, totalement inadapté dans un univers urbain où l’automobile occupe déjà tout l’espace. Son hôte insiste : « Tu devrais essayer, c’est excellent pour le cœur. » Quand le quinquagénaire se laisse convaincre, il est gagné par un sentiment désagréable : après quelques centaines de mètres, lui, l’ancien soldat, l’entraîneur de champions, est déjà à la peine. Tout le monde le dépasse, à l’exception d’un sympathique septuagénaire qui l’attend. Un mois plus tard, le voilà converti. Courir, c’est l’avenir. Et qui sait, les sneakers pourraient sortir des stades, toucher un large public.

De retour chez lui, Bowerman prend la plume. « Le jogging, c’est un peu plus que de la marche, explique-t-il dans un texte publié par l’Oregon Heart Foundation et par l’US National Bank of Portland. Commencez à courir sur une courte distance, puis augmentez-la peu à peu. Courez jusqu’à ce vous soyez à bout de souffle, puis marchez pour retrouver une respiration normale. Répétez l’effort jusqu’à ce que vous ayez parcouru deux ou trois kilomètres. » Il lance une invitation dans le journal local : « Dimanche, venez courir. » Près de 200 personnes se présentent, puis 300, puis 1 500. Il est débordé par ce succès, mais pas découragé.

Avec la collaboration d’un cardiologue, il rédige un livre truffé de conseils, Jogging (Grosset & Dunlap, 1967, non traduit). C’est un immense succès de librairie, un million d’exemplaires vendus, un manifeste en partie à l’origine de la mode du jogging, qui va emporter toute une partie de la jeunesse américaine. « On entendait parfois quelques insultes, mais on savait ce qu’on faisait. On avait l’impression d’aller dans le bon sens », se souvient Bill Rodgers, futur recordman du marathon.

Le phénomène a déjà pris une belle ampleur à Eugene (Oregon) quand débarque à l’université un jeune runner que l’on dit doué. Steve Prefontaine est né d’un père canadien et d’une mère allemande à Coos Bay, une petite ville côtière de l’Etat. C’est une boule d’énergie et de charisme, « un coureur de fond dans un corps de sprinteur », dit Steve Bence, l’un de ses anciens condisciples. Bill Bowerman rêve d’en faire un olympien, un médaillé à Munich, en 1972.

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