L’œil de la styliste : 6 astuces pour choisir vos collants - Elle

2021-12-28 08:44:23 By : Ms. Sophia Xiao

On les enfile parfois à la va-vite en se disant : « un collant noir, c’est un collant noir ». Mais entre l’épaisseur, l’aspect, la couleur, la taille et le prix, choisir son collant peut être un vrai casse-tête. On vous aide à faire le tri dans votre boîte à collants.

« Je suis nulle en collants, me dit-on souvent en rendez-vous. Mais est-ce si important ? » Oui ! Et quel sujet délicat. Je ne parle pas de la facilité avec laquelle un coup d’ongle ou un zip trop vigoureux peut ruiner des collants sortis de leur pochon mais de ces quelques grammes de maille qui ont le don de vous habiller ou de gâcher une tenue. Ils sont imperceptibles et pourtant si visibles. Avez-vous remarqué leur absence des podiums et des photos de mode ? Ils changent tellement l’allure d’un vêtement que les mannequins sont le plus souvent shootées jambes nues pour ne pas perturber la silhouette. Ou au contraire, ce sont eux qui tiennent la vedette. Bref, ne piochez pas n’importe quels collants dans votre tiroir. Puisqu’ils attirent l’œil, autant ne pas les négliger.

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Lors de mes séances dans les penderies, je demande parfois à visiter la partie réservée aux collants. Je vois quelques rares tiroirs impeccablement ordonnés avec des pochons classés par genre, fins, opaques, fantaisie... Je trouve davantage de boîtes où dorment de petites choses roulées en boule difficilement identifiables et parfois en fin de vie. On les entasse hiver après hiver en triant vaguement. Signe que le collant n’est pas un sujet sur lequel on a envie de s’attarder. D’après Atelier Unes qui récupère les collants nylon de toutes les marques pour les recycler, 64 % des collants usés restent au fond des placards. Mon conseil pour y voir plus clair : éliminez tous les collants qui ont vécu (maille tirée, bouloches de frottement…) et les erreurs de taille (entrejambe trop bas ou jambes qui plissent). C’est rageant de se débarrasser d’un collant filé quasi-neuf mais pas très gratifiant de camoufler un accroc qui menace de s’agrandir. Ne laissez plus entrer que les valeurs sûres dans votre penderie.

Entre 50 et 120 deniers, les collants ont la cote dans les penderies : ils tiennent relativement chaud, galbent la jambe, camouflent ce qu’on n’a pas envie de montrer et permettent à celles qui estiment ne plus avoir l’âge de porter du court en été de continuer à porter jupettes et shorts.

Mais ça ne fonctionne pas toujours : dès que vous enfilez des collants opacifiants, la robe que vous avez essayée jambes nues devient étrangement triste et pataude. Vous semblez « tassée ». Normal, le collant qui masque complètement les jambes gomme les reliefs et a tendance à alourdir le bas du corps : la silhouette semble se fermer sur elle-même (et puis le noir ultra-mat ou trop brillant accentue les mollets ronds). Si le noir ultra-opaque marche mieux avec du court, avec un short en cuir noir ou une mini-jupe en jean ou en velours par exemple, révisez votre copie avec les pièces aux ourlets autour du genou ou mi-mollet. Et si vous constatez cet effet plombant, tournez-vous vers le semi-transparent ou semi-opaque (30, 40 ou 50 deniers). C’est un collant bien plus « versatile » qui a le bon goût de se mixer à des styles très différents (bohème, classique, casual…). Attention, les marques n’ont pas toutes la même définition du semi-transparent, ni la même façon de classer les deniers : vérifiez l’opacité sur votre main avec un échantillon. 

Le top du glamour, dit-on pour le collant voile. Mais l’ultra-fin (10 ou 20 deniers) a des incompatibilités qui ringardisent une silhouette : comme les escarpins, ne l’associez pas à des pièces plan-plan ou trop sport style robe-pull, manteau-doudoune, jupe classique ou botte cavalière. Réservez-le aux ambiances glam’ et chic, à la robe classe ou à la tenue de soirée avec talons. Bien évidemment, le collant voile doit être nickel : l’ambiance fil tiré ne passe pas. 

Vous êtes une adepte du collant chair ? Comme son nom l’indique, il doit être imperceptible donc le plus proche possible de votre carnation, ni mousseux, ni ultra-brillant (sauf pour un show à Las Vegas).

Nude ou voile fumé, si vous décidez de porter des collants fins avec des chaussures ouvertes, le renfort du bout doit être transparent lui aussi.

Essentiel ! Opaque, semi-opaque ou fin, le bon collant n’est ni mousseux, ni super brillant. Il ne doit pas faire de halo bizarre, d’irrégularités ou de vilains dessins de maillages. Il est homogène de la culotte au bout du pied. Aïe la maille qui s’écarte sur la cuisse !

C’est souvent une question de prix. Oui, un beau collant durable coûte cher mais mieux vaut payer une maille fine, régulière et moins fragile qui vous fera (vraiment) une belle jambe plutôt que trois collants cheap qui vous comprimeront le ventre et ne passeront pas la journée.

Si vous trouvez que le noir opacifiant contraste trop avec vos vêtements, notamment avec du clair ou du marine, misez sur un collant noir plus fin (semi-opaque) qui se fondra avec votre carnation. Ou comptez sur un faux noir (carbone, charbon…) ou un marron glacé : plus léger pour la jambe, il s’accordera à toutes les couleurs.

Je préconise aussi la « fantaisie » : le terme peut effrayer si vous visualisez ces affreux collants avec une jarretière en trompe-l’œil, des impressions bariolées ou de la dentelle surchargée. J’évoque plutôt les collants ajourés style chevrons délicats ou motifs géométriques discrets. Je pense aussi au plumetis fins et pourquoi pas à la résille serrée : tous laissent entrevoir de la peau sans alourdir la silhouette, même si vous vous trouvez trop ronde. Mieux, ils allègent la jambe. En plus, ils ont l’avantage de fonctionner avec un maximum de looks et de chaussures (bottines chics, godillots rock, sneakers ou derbies).

L’option leggings mixée à une robe ou jupe à la longueur du genou risque d’alourdir la jambe. Je vous recommande plutôt les collants en laine ou cachemire légèrement ajourés ou à côtes.

Ils fonctionnent avec les codes mode de cet hiver : jupe longue plissée, pull long oversizé, robe folk, mini-jupe… + mocassins, boots, bottes, santiags ou godillots.

Dans les sixties, on adorait se faire une jambe rouge, fushia, purple, bleu roi, orange ou jaune canari. Aujourd’hui, on a peur de s’y mettre. S’ils vous correspondent, osez avec une tenue monochrome et évitez le contraste trop violent entre deux couleurs (jupe noire + collants rouge). Sans risque, les tonalités douces automnales en écho à votre tenue (bordeaux, vert sapin, bleu canard…). Les plus audacieuses oseront la mono couleur dans un esprit couture : robe midi rouge + collants rouges.

Allez-vous regarder autrement votre boîte à collants ?