L ongtemps, son gilet jaune est resté accroché au dossier d’une chaise, en évidence, dans le salon. « J’ai pensé le jeter. Ça me faisait ressasser », avoue Frédéric Roy en fixant le buffet dans lequel il a remisé l’objet. Ses yeux se déportent sur son moignon. « Est-ce que je regrette ? Oui, quand je regarde mon bras. Non, dès que je réfléchis aux raisons pour lesquelles j’ai enfilé ce vêtement et manifesté. Quand je vois le prix de l’essence, je suis prêt à me remobiliser. Mais ce sera sans gilet jaune, je ne me retrouve plus dans ce qu’est devenu ce mouvement. »
À 38 ans, cet habitant de Gauriac, dans le Blayais, est amputé de la main droite. Elle a été déchiquetée par une grenade lacrymogène qui lui a explosé entre les doigts, le 1er...